En France, on estime que 2,5% de la population active présentent des caractéristiques du trouble de la personnalité Borderline (ou Etat limite). Parmi ceux-ci 15% viennent consulter en cabinet pour une psychothérapie et près de 65% sont hospitalisés à la suite d’automutilations graves ou de tentatives de suicide.

Le TPB toucherait d’avantage les femmes que les hommes mais certaines études portant sur la population générale ne vont pas dans ce sens et mettent en avant une égalité entre les deux sexes (Johnson, Shea& al, 2003). Les premiers symptômes apparaissent généralement au cours de l’adolescence / jeune adulte (bien que certaines études parlent de symptômes bien plus précoces) et tendent à diminuer avec l’âge.  Force est de constater que le TPB est de plus en plus fréquent dans la population générale et est souvent mal identifié/perçu. Ce qui impacte bien souvent et négativement la vie des personnes qui en souffrent mais également leur entourage.

Diagnostic du Trouble de la Personnalité Broderline

De par la pluralité des symptômes et ses comorbidités associées (dépression, anxiété généralisée, addiction, dépendance affective etc),  le diagnostic du TPB est souvent difficile à poser. Nous retrouvons cependant des caractéristiques centrales comme Instabilités des relations interpersonnelles, labilité émotionnelle, impulsivité marquée et comportements à risque.

Seul un professionnel de santé est susceptible de pouvoir poser un diagnostic.

Le DSM-IV-TR (Diagnostic and Statistical Manuel of Mental Disorders, American Psychiatric Association)  propose neuf critères diagnostics, cinq d’entre eux devant au moins se manifester (être présents) :

  1. Des efforts effrénés afin d’éviter un abandon réel ou imaginé.
  2. Des relations interpersonnelles instables et intenses caractérisées par une alternance entre les extrêmes de l’idéalisation et de la dévalorisation.
  3. Perturbation de l’identité: instabilité marquée et persistante de l’image de soi ou de la notion de soi.
  4. Impulsivité dans au moins deux domaines ayant un potentiel autodestructeur (ex.: dépenses, sexualité, toxicomanie, conduite automobile dangereuse, boulimie).
  5. Comportement, gestes ou menaces suicidaires ou d’automutilation récurrents.
  6. Instabilité affective causée par une réactivité marquée de l’humeur (ex.: dysphorie épisodique intense, irritabilité ou anxiété qui dure habituellement quelques heures et rarement plus de quelques jours).
  7. Sentiments chroniques de vide.
  8. Colères inappropriées et intenses ou difficulté à maîtriser sa colère (ex.: sautes d’humeur fréquentes, colère constante, bagarres récurrentes).
  9. Idées passagères de persécution ou symptômes dissociatifs graves en situation de stress.

Dans leur livre intitulé « les borderlines » (Odile Jacob ed. janvier 2012), le Professeur Bernard Granger et Daria Karaklic (Docteur en Psychologie) mettent en avant l’effet bénéfique d’un suivi thérapeutique adapté comme facteur clé de guérison. En effet, ce trouble peut être surmonté avec un traitement efficace (suivi thérapeutique régulier et parfois médication recommandée). Dans cet ouvrage, les auteurs expliquent clairement ce qui définit le trouble borderline et insistent sur le fait qu’on ne peut pas s’en sortir seul.